Minimalisme incandescent pour l'aventure en solo de ce sideman hors-pair. Rage gracieuse, arrangements à la discrète amplitude et mélodies lumineuses au service d'un propos poétique et rageur. C’est quoi le style ? Une bagarre à trois entre Dominique A, Audiard et Kurt Cobain.

Samuel Cajal est un faux timide abritant de vraies tempêtes intérieures.

Après « une issue » paru en 2018, il revient un deuxième album au nom étrange «Cachalot Lalala».

Il s’agit d’un paradoxe existentiel, cette « insoutenable légèreté de l’être » comme l’écrivait Milan Kundera. Ce poids, la lourdeur d’un cachalot sombrant dans la noirceur de nos mises en abîme avec pour contrepoids la pulsion de vie, notre impérieux besoin de légèreté, d’amour et d’humour. Les chansons de ce second album ont pour la plupart été écrites avant la crise sanitaire mais le confinement 1 puis 2 puis 3, le manque de perspective, la prise de conscience écologique d’un inévitable et nécessaire effondrement à venir, a retardé la mise en route de l’enregistrement. Heureusement, l’en-vie est toujours là (lalala), les textes de ce nouvel album étant plus que jamais pertinents sur l’époque.
L’âge des rêves de gloire est passé, mais l’utopie de croire en l’ardeur de la tentative reste vivace.